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Le Roc-aux-Sorciers : art et parure du Magdalénien

N° BDD :

Plaquette gravée

MAN 83308 — BDD 132

Origine

Le Roc-aux-Sorciers, cave Taillebourg ; couche : TCD (Magdalénien moyen) ; secteur : f45.

Matière et technique

Calcaire.

Long. max. : 6,4 cm ; L. max. : 5,4 cm.

État de conservation

Plaquette de calcaire ; état moyen ; écailles, calcaire friable.

Provenance

Collection Saint-Mathurin.

Référence carnet de fouilles : 1964.

Décor

Technique : sculpture (relief léger).

Cette pièce porte le profil gravé et légèrement modelé d’un humain regardant vers la droite. Le sujet occupe toute la surface de la plaquette et aucun indice tel que des gravures interrompues par fractures ne marque la plaquette ; c’est pourquoi nous l’assimilons à un objet d’art mobilier et non à un fragment issu d’un fragment de paroi plus important. La ligne fronto-nasale du profil figuré, le nez (dos et courbure) ainsi que la face et les yeux, sont en léger relief. La ligne fronto-nasale est bien marquée avec un relief d’environ 0,5 cm. Autour de la courbure du nez, cette épaisseur tend à se réduire, puis elle redevient importante sur la face, mais ne dépasse pas les 0,5 cm. Une importante zone de dégagement a été effectuée devant ce relief, certainement pour mieux l’accentuer. Le profil apparaît plus nettement avec une lumière rasante adéquate. La zone autour de la « figuration de la bouche » semble également avoir été travaillée dans l’optique de faire apparaître un relief. Nous interprétons l’ensemble de ces reliefs comme les vestiges de parties sculptées plus importantes. La surface étant très érodée et marquée par le temps, la lecture des éléments anthropiques n’est pas aisée. En éclairant sous différents angles et différentes intensités, des rendus assez démonstratifs sont obtenus. Les Magdaléniens ont certainement dû, eux aussi, jouer avec l’éclairage, pour faire apparaître une image ou rendre une sensation particulière. Cela est d’autant plus probable que la sculpture se prête très bien à ce type d’approche. Grâce à ces variations d’éclairage, nous percevons bien le profil et surtout la ligne fronto-nasale. L’artiste magdalénien semble avoir donné une importance particulière à cette zone et s’est donné les moyens d’exprimer ce qu’il souhaitait réaliser. D’un point de vue iconographique, l’œil semble également être un élément important.

Commentaire

Cette plaquette est une petite pièce en calcaire oolithique. Elle fut dégagée en 1964 dans la cave Taillebourg, près d’un important rocher provenant du plafond (F45), portant sur sa face inférieure des sculptures de bisons mutilées par l’impact de la chute. La plaquette reposait face travaillée contre le sol, sur le foyer du niveau D, sous-jacent à la couche sableuse. Près de la plaquette ont été trouvés un os hyoïde de cheval coché ainsi que des sagaies courtes à long biseau et rainure centrale, des coquillages percés des faluns de Touraine, une lampe, et deux incisives de jeunes chevaux, ornées sur leur face labiale d’un quadrillage en damier. L’état de surface de la plaquette est marqué par des quantités de petites écailles qui semblent toutes être dues à l’érosion naturelle du calcaire, très friable.

Bibliographie

H. Delporte, « L’homme et son image », Le Temps de la préhistoire, dir. Jean-Pierre Mohen, Paris, SPF-Archeologia, 1989, vol. 1, p. 152-156.

S. de Saint-Mathurin, « Bas-relief et plaquette de l’homme magdalénien d’Angles-sur-l’Anglin », Antiquités nationales, n° 5, 1973, p. 12-19.

G. Pinçon, « À la recherche du cheminement d’idées au cours du Magdalénien : essai sur les représentations féminines du Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l’Anglin, Vienne) », congrès du CTHS, La Rochelle, 2005.